Âgé de 24 ans, le jeune montpelliérain Guillaume Bourdiaux évoque la sexualité des personnes en situation de handicap, dans une autobiographie intitulée ‘Guillaume au pays d’Alice, handicap et sexualité : un tabou français‘. Cette dernière, vendue à près de 400 exemplaires, est disponible chez Sauramps et sur les sites de librairie en ligne. Entretien.
Guillaume, pouvez-vous nous expliquer en quelques mots ce qu’est l’assistance sexuelle?
C’est permettre aux personnes handicapées qui ne peuvent pas avoir de relations sexuelles de pouvoir accéder à une vie intime et sensuelle. Grâce à des personnes formées et diplômées. Ça ne se résume pas à l’acte sexuel, la personne peut aider un couple paraplégique par exemple. Elles peuvent aussi aller faire de l’éducation sexuelle dans des institutions pour autistes ou trisomiques.
Quel message avez-vous souhaité faire passer à travers ce livre?
J’avais plusieurs messages :
Déjà, vu que mes parents ont appris ma relation avec Alice, je voulais leur expliquer les raisons de ma démarche pour me déculpabiliser.
Ensuite, pour moi, la sexualité des personnes handicapées en France n’existe pas. Alors si je pouvais prendre la parole, je devais le faire. Je me suis rendu compte que mon cas n’est pas isolé. On abandonne les personnes en situation de handicap face à ce problème au lieu d’essayer de leur donner un cadre sécurisant. J’ai eu de la chance dans ma rencontre, mais ce n’est pas le cas de tous. La France a énormément de retard sur le sujet et il est temps d’ouvrir le débat !
Enfin, je voulais décrire ma relation avec Alice. Il y a de l’humanité, de la tendresse et du respect entre nous. Casser les préjugés véhiculés par la société sur le travail du sexe.
Quels ont été les retours de votre livre, au sein de votre entourage, des médias et du grand public?
Les retours sont plutôt bons : Mes rapports avec ma famille se sont apaisés et on parle librement d’Alice à présent.
Les gens ont aimé ma sincérité. Au-delà de mon combat, ils ont aimé mon histoire de vie. Lire mon bouquin a permis à certaines personnes de réfléchir à une problématique complètement inconnue à leurs yeux. Beaucoup m’ont dit que mon livre était très utile à beaucoup de niveaux.
Certaines personnes en situation de handicap m’ont écrit pour me remercier d’avoir eu le courage de prendre la parole.
Ceux qui sont contre, je ne pense pas avoir réussi à les convaincre. Mais je pense qu’il est important qu’ils aient lu mon livre, car ma démarche n’est pas isolée et il faut essayer de trouver des solutions.
Dernière mise à jour le 27 mai 2021 à 22h54