Originaire de Normandie, Bertrand Queneutte est arrivé sur les ondes de la radio héraultaise il y a deux ans. Journaliste chargé des Sports, animateur notamment de l’émission ‘100% Paillade’, il revient longuement pour InfoClapas sur son parcours professionnel, la saison écoulée et l’avenir du Montpellier-Hérault-Sport-Club.
Bertrand, à titre personnel et professionnel, pouvez-vous nous raconter ces deux années vécues sur les ondes de France Bleu Hérault et au sein de la « communauté pailladine »?
Les deux premières années sont ultra-positives. Au-delà, même, de ce que je pouvais imaginer. Pendant deux ans, la radio m’a donné pas mal de latitude. Et le projet que j’avais présenté avant de venir a pu être mis en place, ces deux dernières saisons. Nous avons pu élargir le contenu, installer un excellent consultant, attirer de nouvelles voix et de très bons chroniqueurs (Benjamin Psaume, Jean-Baptiste Giniès, Jean-Bernard Sterne, etc), créer une jolie collaboration avec les rédacteurs passionnés d’AllezPaillade, donner de la voix aux supporters, fournir le web et les réseaux sociaux, mettre en place deux grosses émissions hebdomadaires avec de nombreux invités de grande qualité, puis quatre émissions en comptant la Fan Zone de Geoffrey Dernis, et offrir de jolis cadeaux.
Evidemment, on peut toujours mieux faire, tout est améliorable et critiquable, et je ne me contente jamais de ce que j’ai ou de ce que je fais. J’en veux toujours plus. Mais globalement, s’il faut tirer un bilan, il est plutôt satisfaisant. Je souhaitais faire une émission de spécialistes accessible au plus grand nombre, ou chacun peut s’y retrouver. Les puristes comme les simples amateurs de sport et de foot. Les retours me font dire que c’est plutôt le cas. Et c’est l’essentiel. Certains compliments font chaud au cœur. Le défi était de taille. Je le savais en arrivant, je l’ai constaté en m’installant.
Aujourd’hui, voir des auditeurs et des supporters, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, rallumer la radio au moment du foot et du sport, entendre qu’on a intégré ou réintégré la famille pailladine, que la bonne humeur des émissions et des matchs rassemble des gens d’univers différents, c’est magnifique et c’est tout ce qui compte. On ne peut jamais satisfaire tout le monde, mais je crois et j’espère qu’une partie du chemin est faite. Cependant, tout reste fragile. Je ne suis pas maître de tout, je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait, quels seront les choix et les orientations de demain. Je souhaite qu’ils soient fructueux, quoi qu’il arrive. Et que les auditeurs continuent d’y trouver leur compte. Ce que je sais, en revanche, c’est que rien n’est jamais acquis. Il faut sans arrêt améliorer, entretenir, innover. Dans la mesure du possible et en fonction des moyens mis à disposition.
La Paillade est un club particulier, avec une identité spéciale et une communauté de supporters exigeante, qui a raison de l’être. Il y a des connaisseurs, comme partout. Mais ici, ils ne connaissent pas que le football, ils connaissent l’histoire de leur club et ils y sont très très attachés. Il faut y être attentif, soigner cet attachement, le nourrir du mieux possible. Attirer et y greffer tout ceux qui le souhaitent. En tous cas, je prends jusque-là beaucoup de plaisir à évoluer ici. A échanger, virtuellement ou de visu, avec les amoureux du club et les amoureux de la radio. Pourvu que ça dure.
Quel bilan faites-vous de la saison du MHSC?
Le bilan de cette saison, je le trouve correct, voire positif. Il y a les commentaires à chaud, bien sûr, dont on n’est parfois auteur nous aussi, mais à froid, il ne faut jamais perdre de vue une chose : le budget. A cet égard, finir huitième, pour la quatrième fois d’affilée, quand on s’appelle Montpellier, c’est une très bonne chose. Après, il y a les attentes au départ, et là, on est dans les clous. Mais il y a aussi l’espoir suscité en cours de route. Et là, on est en dessous.
Clairement, vu ce dont cette équipe a parfois été capable, sans un trou d’air en janvier, sans tous ces soucis défensifs, on se dit que Montpellier serait européen. Evidemment, c’est facile de refaire l’histoire. Tous les clubs peuvent la refaire. Mais c’est rageant, car Montpellier n’était vraiment pas loin. Ca ne s’est pas joué à grand chose. Et c’est dommage que ça ne soit pas venu récompenser cette équipe là, ces garçons là, ce staff, ce président, cette fin de cycle. Car maintenant, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre, un nouveau chapitre. Avec tous ses changements et son lot d’incertitudes, même si j’ai tendance à penser que ce n’est que partie remise, à être optimiste. Par nature, mais aussi de ce que j’entrevois.
Et puis l’autre vrai gros regret de la saison, pour moi, ce sont les stades vides. C’était d’une tristesse…
Comment voyez-vous l’avenir du MHSC ces prochains mois?
L’avenir, je ne peux pas dire que je le vois radieux. Ce serait insensé de l’affirmer maintenant. Le foot est une science trop inexacte. En revanche, je l’espère très bon. Et j’ai tendance à penser qu’il le sera. Le club opère de nombreux changements et fait des choix forts, on peut parler de virage, de tournant. Concernant le coach, il a un cv, des résultats en ligue 1 avec de petits moyens, une carte de formateur. Laurent Nicollin va tout faire pour le mettre dans de bonnes conditions, car Dall’Oglio, c’est son choix. Il vient avec des hommes de confiance. Le centre fera bloc derrière lui.
Après, il faut que la mayonnaise prenne. Mais si les attitudes sont positives, si tout le monde tire dans le même sens, si les joueurs adhèrent au projet, si une partie de l’ossature est préservée, il n’y a pas de raison. La volonté « présidentielle » est forte, l’ambition reste grande malgré le contexte. Ca ne garantit pas tout, ça n’empêche pas les erreurs, ça ne présage de rien, mais mieux vaut ça que le contraire. Le club est globalement bien géré, mieux que d’autres. C’est ce qui transpire. Et j’ai du mal à imaginer que tout puisse s’écrouler. Mais moi aussi, je peux bien sûr me tromper. Et l’avenir peut me faire mentir.
Dernière mise à jour le 2 juin 2021 à 23h27